DOM-TOM

Martinique

La Martinique est très dynamique depuis plusieurs année dans le champ de la prévention du suicide et du psychotraumatisme.

Avec un suicide par semaine,  deux à trois tentatives de suicide par jour, 43 000 chômeurs  et 149 viols par an, les enjeux sont majeurs. 

Autant de raisons qui ont poussé l'équipe du Pr Louis Jehel, L'AFORPOM, L'AMDCCF, SVS,LAMEVI à créer SOS KRIZ : une plate-forme d'écoute téléphonique 24/24 et 7/7, ouverte en septembre 2016. Cette plateforme, animée par plus de 60 bénévoles formés à l'écoute de la crise suicidaire par Me la Professeure Monique SEGUIN de Montréal, a pour mission l'écoute et la réorientation adaptée des personnes en souffrance psychologique et/ou en crise suicidaire.

Pour plus d''informations au 05 96 55 20 44 ou au 0696501211, ou encore sos.kriz@gmail.com. Contact : Madame Fabienne SAINTE-ROSE Présidente de LAMEVI, Secrétaire à SOS KRIZ

Installée dans les locaux mis à disposition par EDF à Bellefontaine, elle fonctionne pour l'instant de midi à 22 heures, 7 jours sur 7. Il s'agit pour l'association SOS Kriz de soulager les détresses et éviter ainsi le passage à l'acte suicidaire.

Autour du professeur Louis Jehel, psychiatre et président de l'association SOS Kriz, chaque bénévole se rend disponible durant cinq heures : de 12 heures à 17 heures, ou de 17 heures à 22 heures. La ligne fonctionne d'ores et déjà 7 jours sur 7 mais nécessite plus d'écoutants pour être ouverte 24 heures sur 24 comme le souhaiterait l'association. Un objectif qu'elle espère atteindre d'ici le mois de décembre. Le dispositif est bien cadré. Les bénévoles sont supervisés par des professionnels tels que Jean-Michel Sigward, psychiatre, praticien hospitalier au CHUM et trésorier de l'association SOS Kriz, et le professeur Louis Jehel.

A la formation initiale, s'ajoute une formation continue à un rythme mensuelle. Les bénévoles feront aussi régulièrement le point avec les professionnels.

« SOS Kriz est né pour limiter les passages à l'acte suicidaire. C'est vraiment un outil de prévention pour permettre aux personnes qui souffrent, aux personnes isolées, aux adolescents qui présentent un problème de dépendance, aux personnes harcelées, victimes de violences, à celles qui n'ont plus d'écoute, de toucher quelqu'un à SOS Kriz, avec qui partager leur souffrance, et surtout, quelqu'un qui pourra les orienter. Nous avons un annuaire pour renvoyer, si besoin, les personnes qui nous appellent vers d'autres structures, vers des professionnels qui pourront prendre en charge leur souffrance psychique » , présente Fabienne Sainte-Rose, secrétaire de SOS Kriz.

En cas de détresse vous pouvez appeler SOS Kriz au 0596.42.00.00 de 12 heures à 22 heures tous les jours.

 

La ligne d'écoute est aussi un outil pour évaluer le risque suicidaire

A l'occasion de la création de cette ligne téléphonique, SOS Kriz accueille un jeune étudiant-chercheur qui crée un dispositif innovant. Louis Falissard, étudiant en mathématiques appliquées est en master de recherches dans un laboratoire, a mis en place un logiciel qui enregistre les appels reçus à SOS Kriz. Mais ce logiciel pourrait aller plus loin, si les travaux sont concluants :

« L'objectif est ensuite de développer des outils d'aide à la visualisation du risque suicidaire. Cela fonctionnerait à partir de la voix de l'appelant et de ce qu'il dit. A partir des données que nous allons collecter, nous allons construire un modèle capable de repérer à quel point la personne est en détresse, pour aider l'inter venant à se situer » . Il faudrait au moins un an à un an et demi pour aboutir à quelque chose de fonctionnel.

 

- L'AFORPOM a été crée en mars 2012 à l'initiative du Professeur Jehel afin de promouvoir les échanges  scientifiques entre les différents territoires français ultra-marins. Cette association a pour but :
- de perfectionner la formation des psychiatres, psychologues, infirmiers et autres personnels de santé mentale exerçant outre-mer ou impliqués dans ces régions.
- de développer la formation, la recherche et les échanges scientifiques en outre-mer.

 

-  STOP AUX VIOLENCES en MARTINIQUE est une association qui a pour but de porter au niveau départemental la stratégie d’éradication définie par l’association nationale stop aux violences sexuelles ainsi que le plan d’actions arrêté par cette association nnationale,personnaliser pour la martinique tous les outils de prévention, d’information et de formation, utiles à tous les intervenants, nouer les partenariats nécessaires pour soutenir logistiquement et financièrement l’objet de l’association, organiser toute réunion, séminaire, conférence ou évènement sportif ou culturel, de nature à soutenitr l’objet social,former des personnes et des équipes qui pourront participer à la startégie d’éradication des violences sexuelles.

 

- Association LAMEVI en Martinique : groupe de soutien ouvert aux femmes et aux femmes victimes d’inceste et de viol dans l’enfance et à l’âge adulte

L’association Mille et une victimes d’inceste (Lamevi) a vu le jour récemment en Martinique. Depuis février 2014, elle anime, à Fort-de-France, des groupes de parole pour des jeunes femmes et hommes de 18 ans et plus qui ont été victimes de viol et d’inceste dans leur enfance. Une antenne a ouvert à Lamentin en fin d’année dernière. Les témoignages médiatiques ont levé le tabou de l’inceste et permis aux victimes d’accéder enfin à un parcours de soins adapté. Par ailleurs, les membres de Lamevi se rendent dans les écoles, les associations et les institutions pour faire de la prévention et former les professionnels.

 

Guadeloupe

Le chiffre officiel de suicide en Guadeloupe est de 9.5 cas pour 100 000 habitants, soit inférieur à la moyenne de la France (16,8 pour les hommes, 3,7 pour les femmes sur 100 000 habitants contre 16,5 au niveau national). Toutefois, on peut estimer qu'il y a, entre tentatives et passages à l'acte, entre 300 et 500 cas par an. La moyenne du nombre de personnes qui meurent par le suicide est de 37 par an entre 2006 et 2009.

Les dernières statistiques datent de 2010 et font état de 44 morts sur l'année, 33 hommes (majoritairement entre 45 et 54 ans) et 11 femmes (entre 25 et 45 ans). Quatre communes sont en surmortalite importante par rapport aux chiffres moyens du suicide de notre département. Il s'agit des communes d'Anse-Bertrand, de Port-Louis, du Moule et du Gosier. La majorité des communes en sous mortalité sont en Basse-Terre.

 

Le Baromètre Santé DOM 2014 annonce que 1/4 des Guadeloupéens ont eu une moment de détresse psychologique dans les 4 semaines préécédant l'enquête, 8% déclarent un état dépressif et 4% ont eu des pensées suicidaires dans l'année précédente, et 4% ont déjà fait une tentative de suicide dans leur vie.

- L'Enquête Santé Mentale en Population Générale a été conduite en 2014 avec le Centre Collaborateur de l'OMS à la demande de l'ARS. Cette enquête de portée internationale révèle que 9% de la population guadeloupéenne présente un risque suicidaire. Ce risque est léger chez 6,4% des personnes. Il est moyen pour 1,9% et sévère pour près de 0,7% des personnes interrogées. Les données recueillies montrent que le risque suicidaire est quasi identique chez les hommes (8,7%) que chez les femmes (9,4%). On retrouve moins de risque suicidaire chez les personnes mariées (5,3%) et les femmes au foyer (3,8%). En revanche, les personnes ayant un faible niveau d'étude, étant au chômage ou ayant de faibles revenus présentent un risque plus important. Les jeunes de moins de 29 ans sont les plus exposés, avec un risque plus sévère.

 

- Une attention particulière est portée sur la tentative de suicide des adolescents et a fait l'objet d'une thèse en psychologie clinique en 2010, soutenue par M. Patrick RACON. Titre : Phénomènes suicidaires chez l’adolescent guadeloupéen : Approche clinique et psychopathologique de la tentative de suicide. Prévention et Prise en charge.  Résumé " La tentative de suicide à l’adolescence est une préoccupation de plus en plus croissante à la Guadeloupe, avec cette complexité qui caractérise le rapport au monde à cet âge. Devant l’ampleur des interrogations que réveille cette problématique, nous avons voulu contribuer d’une part à mieux comprendre les mécanismes clinique et psychopathologique qui la caractérisent et d’autre part de lancer une réflexion en direction des systèmes de prévention et de prise en charge de la souffrance suicidaire à l’adolescence. Nous avons ainsi posé trois grandes questions 1. Quel est le fonctionnement mental de l’adolescent guadeloupéen suicidant ? 2. Quels sont les caractéristiques du fonctionnement familial à la Guadeloupe ? 3. Quelles sont les particularités des systèmes de prévention et de prise en charge de la souffrance suicidaire de l’adolescent guadeloupéen ? Nous avons testé nos hypothèses d’une part à l’aide d’entretiens cliniques et du test du Rorschach auprès de 9 adolescents d’un âge moyen de 16 ans, ayant fait au moins une tentative d’autolyse et d’autre part, par l’intermédiaire de questionnaires évaluant la formation dispensée aux soignants, rencontrant des adolescents en souffrance suicidaire. L’analyse des résultats a montré qu’au moins trois dimensions apparaissent dans la compréhension de la tentative de l’adolescence en Guadeloupe. Premièrement, l’acte s’inscrit dans une vulnérabilité narcissique; puis dans la difficulté pour l’adolescent de développer une relation satisfaisante à autrui; et pour finir dans la défaillance de la fonction de contenance parentale. Cette insécurité familiale est relevée tant dans le couple parental que dans la rencontre avec les grands-parents paternels. Rappelons que la structuration familiale guadeloupéenne inclue la parentalité et la grande parentalité. Par ailleurs, nous avons aussi observé qu’en mettant à disposition des soignants de la connaissance clinique de l’adolescence, à propos du suicide en Guadeloupe, et des outils psychologique et psychothérapeutique, qu’il était possible de permettre aux soignants d’améliorer leur pratique afin de mieux rencontrer l’adolescent suicidant." 

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